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COVID-19: principes de la réplique démocratique aux gouvernements

27 novembre 2020

Je reviens aujourd’hui sur la question du COVID-19, qui se sépare en fait en deux volets :

  1. La maladie (le virus) du COVID-19 et son impact sur la santé des êtres humains.
  2. La réponse politique, sociale et économique de nos sociétés au COVID-19

Remettre la perspective de la longue durée

Pour la maladie, n’en déplaise aux les «  millénaristes sanitaires  » qui voudraient presque que le COVID-19 soit une des pires pandémies que l’humanité ait jamais connues.

COVID-19: une pandémie bénigne, à l’échelle du temps long

Le COVID-19 n’est ni la peste noire, ni le choléra, ni la grippe espagnole. C’est une pandémie, à l’échelle du temps long, que les historiens qualifieront de bénigne.

Tout terme est en effet relatif à quelque chose; dans la perspective de l’immédiat, le point de comparaison est la «  grippe saisonnière  ». Ce n’est pas une «  grippette  »… et alors ?

Sur la longue durée, le point de référence le plus adéquat n’est même pas la grippe espagnole de 1918-19. C’est la Peste noire de 1347-1350, qui tronqua littéralement l’Europe, en réduisant, dans certaines régions ou villes, la populations de moitié. Il n’existait aucun traitement connu, et la létalité (pour ceux qui l’attrapaient) était donc proche de 100%.

Dans le cas de la France, il fallut attendre au moins trois siècles avant que la population retrouve enfin ses chiffres précédents1.

Cela permet de remettre les évènements de 2020, avec la mortalité du COVID-19 qui se compte en «  pour cent-mille  » dans une perspective rationnelle.

Surréalisme gouvernemental

Discours de Leonid Brezhnev à l'ouverture du 18ᵉ Congrès des jeunesses communistes, 1978 (Photo: RIA Novosti, CC BY-SA 3.0)

Ce qui est absolument sans précédent, en revanche, est la généralisation de la réponse surréaliste des différents gouvernaments nationaux, sous forme de confinements et de confiscation de la démocratie.

Surréalisme

J’utilise le terme de surréalisme de la réponse politique de façon littérale, c’est-à-dire:

le refus de toute considération logique, esthétique ou morale, et des oppositions traditionnelles entre réel et imaginaire, art et vie, par la prépondérance accordée au hasard, aux forces de l’instinct, de l’inconscient libérées du contrôle de la raison, et qui veut surprendre, provoquer, qui cherche à dégager une réalité supérieure, en recourant à des moyens nouveaux2

En effet, au-dessus du discours sur la maladie, se superpose un récit officiel qui est rupture avec les valeurs politiques, sociales et morales de la population.

Il appelle le parallèle avec le système de l’information de l’URSS, avec l’usage de la langue de bois, c’est à dire une entreprise d’enfermenent de la parole, conçue comme un acte de violence contre la réalité3.

La mainmise de fondations sur des organes de presse comme Le Monde, Le Temps ou Heidi.news indique paradoxalement une dérive vers une information qui poursuit tendanciellement des objectifs de cercles restreints, plutôt que d’intérêt public. En effet, on est passés d’un modèle de financement fondé sur des lecteurs achetant leurs numéros ou payant des abonnements (et donc censé satisfaire leurs besoins), à un modèle financé par la publicité; et maintenant à un modèle de subventionnement, qui dépend de cercles décisionnaires qui définissent forcément la politique éditoriale. Le journal quotidien, loin d’être un quatrième pouvoir (c’est-à-dire de jouer un rôle dans l’équilibre démocratique) est de plus en plus l’expression du pouvoir politique et économique en place.

Nous assistons toutefois au délitement de la presse écrite, qui est largement moribonde. Celle-ci a été remplacée, dernièrement, par ce que j’appelle des Réseaux Sociaux de Multinationales (RSM), qui ont des inconvénients tels, que le remède pourrait devenir pire que le mal (voir mon billet à ce sujet).

Formuler la réponse démocratique

Cette réponse gouvernementale, et idéologique au COVID-19 fondée sur l’enfermement de la parole, appelle une réplique démocratique, fondée sur la raison (l’esprit critique).

Photo: Clem Onojeghuo sur Unsplash

Cette réponse ne peut pas toujours avoir lieu sur l’espace public, en raison des restrictions sanitaires. Il doit donc utiliser l’Internet.

Acte moral préalable

Le premier acte moral4, pour y parvenir, est de se fonder fermement sur trois points:

  1. Qu’il existe deux niveaux de discours distincts :

    • la maladie du COVID-19 et
    • la réponse politique à cette maladie.
  2. Que la communication des gouvernements sur le point de leur réponse constitue un système d’enfermement de la parole. C’est bel et bien un système de censure la pensée, de la parole, de l’écrit et de l’figure.

  3. Que la réponse politique des gouvernements appelle une réplique démocratique, au sens que chaque citoyenne ou citoyen a le droit inaliénable d’apporter, sur la simple base de sa qualité de citoyen..

Principes d’action pratique

Au vu des circonstances, cette réplique démocratique doit opérer sur les trois principes pratiques suivants:

  1. Cette réplique doit partir de supports indépendants, tels que sites privés et blogs, qui sont à l’abri de la censure, sous toutes ses formes.

    • Elle ne peut s’appuyer ni sur la presse écrite (ou orale/télévisuelle, ni sur les RSM, qui ne sont pas démocratiques, et donc ne sont pas favorables à ses intérêts.

    • Elle ne doit rien attendre d’autre de ces canaux, que ce qu’ils donnent actuellement; et elle doit être constamment en alerte vis-à-vis de changements de politique de ces canaux, qui pourraient mettre cette communication démocratique en péril.

  2. Elle doit être diffusée par des réseaux de communication indépendants des gouvernements et des multinationales, et qui ne sont pas susceptibles d’être censurés ou entravés par ces entités.

  3. Elle doit faire usage de tous les canaux d’action démocratique à disposition, notamment :

    • le droit d’écrire à ses représentants élus, ou à des membres du gouvernement pour exprimer son avis.

    • le droit de pétition, c’est-à-dire de demander une action politique.

    • le droit de manifestation sur la place publique, là où c’est possible

    • dans les pays qui le prévoient (comme la Suisse), le droit d’initiative ou de référendum législatif.


  1. Renouard Yves. Conséquences et intérêt démographique de la Peste noire de 1348. In: Population, 3ᵉ année, n°3, 1948. pp. 459-466. DOI : 10.2307/1523809, URL: www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1948_num_3_3_1952 

  2. Surréalisme: voir définition du CNRTL

  3. Lenclud Gérard. «  Parler bois. A propos d’un ouvrage de Françoise Thom  ». In: Études rurales, n°107-108, 1987. Paysages. pp. 257-268. DOI : https://doi.org/10.3406/rural.1987.3217 URL: www.persee.fr/doc/rural_0014-2182_1987_num_107_1_3217 

  4. Moral: ici au sens de «  Qui concerne l’esprit, le psychisme ou qui est de nature spirituelle  » (par opposition à physique). Voir définitions du mot dans le CNRTL